Publié par : Peter B., le 08/07/2024

Des chèvres en Corrèze - Théâtre - Critique

Titre : Des chèvres en Corrèze
Théâtre l’Épiscène, 5 rue Ninon Vallin (04 90 01 90 54)
Tous les jours à 14:30 h, sauf les lundis.
Compagnie Les Chevals de Trois
Mise en scène : Jérôme Jacob-Paquay
Écriture et interprétation : Dimitri Lepage

J'ai eu la chance de découvrir ce spectacle unique dans un lieu emblématique, l'une des deux scènes spécialisées dans la création théâtrale belge. La Belgique, ce petit pays que l'on traverse souvent sans y prêter attention, avec ses quatre gouvernements et parlements, et ses trois langues officielles – le néerlandais (ou flamand), le français (ou wallon) et l'allemand (ou alémanique).

Ce pays attachant, berceau du surréalisme et de l'absurde, exporte ses créations théâtrales jusqu'à Avignon. Parmi ces œuvres, on trouve le spectacle au titre intrigant "Des Chèvres en Corrèze". Dès la lecture du titre, l'on est intrigué : de quoi peut-il bien s'agir ? Un conte rural ? Un spectacle régionaliste ? Et surtout, pourquoi un tel spectacle venu de Belgique, de la région Wallonie, plus précisément de Liège ?

Ma curiosité piquée, j'ai assisté à cette représentation au théâtre Épiscène avec grande confiance. Dès l'entrée dans la salle, le spectateur est plongé dans une ambiance particulière : une sorte de décharge, évoquant l'habitat d'une personne souffrant du syndrome de Diogène, avec des bouteilles éparpillées et divers objets épars, un fauteuil avachi, des branches d'arbres...

Puis, un personnage interpelle directement le public. Charles, un homme confiné volontairement bien avant les pandémies, nous demande si nous pouvons lui faire confiance pour écouter son histoire. Il a besoin de nous pour la raconter.

L'acteur nous plonge alors dans le récit de sa vie, ses petits bonheurs et ses malheurs, à un rythme soutenu, sans temps morts. Dimitri Lepage nous entraîne dans un voyage sans fin, mais avec une conclusion fascinante : il s'imagine élever des chèvres en Corrèze, en France.

Imagination ou réalité ? Toute la force de l'acteur réside dans sa capacité à nous amener sur ce chemin où le spectateur ne sait plus distinguer le vrai du faux. Est-ce que Charles divague ? Soliloque ? Ou nous raconte-t-il la véritable histoire de sa vie ?

Les spectateurs resteront dans l'incertitude jusqu'à la fin, et c'est là que réside la puissance de l'écriture, de la mise en scène, de la scénographie et du jeu d'acteur. Un seul-en-scène formidable, à découvrir sans tarder !
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