Publié par : Jérôme C., le 07/07/2024

Le Paradoxe du désir - Théâtre - Critique

Titre : Le Paradoxe du Désir
Dates : Du 3 au 21 juillet Relâche le jeudi
Horaires : 14h20
Durée : 1h15
Lieu : BA Théâtre
Genre : Théâtre contemporain
Distribution : Texte d’Ana-Maria Bamberger MES Codrina Pricopoaia Avec Codrina Pricopoaia, Samy Rahal, Alexia Séféroglou et Geoffroy Vernin

Dès l'entrée en scène solennelle, le décor minimaliste - seulement quatre chaises - annonce une mise en scène épurée mais efficace. La pièce débute avec Anton, un auteur en quête de catharsis, qui a écrit une pièce pour attirer l'attention d'Iris, une actrice sur le déclin. Cette intention initiale déclenche une série de malentendus et de désirs croisés. Iris espère ainsi raviver une ancienne flamme avec Robert, qui lui, est déjà séduit par la jeune critique de théâtre Alice, elle-même fascinée par Anton.

La mise en scène parvient à capturer l'essence des attractions non réciproques avec une économie de moyens qui met en valeur la tension dramatique. Les interactions entre les personnages sont marquées par une spirale infernale de désirs inassouvis, où chacun semble parler sans être réellement entendu par les autres. Ce manque de communication reflète brillamment la thèse de Schopenhauer sur l'insuffisance de la satisfaction des désirs pour atteindre le bonheur, et souligne l'inévitable condition malheureuse de l'homme.

Le texte de Bamberger est à la fois drôle et profond, parsemé de trouvailles d'expression qui ajoutent une légèreté bienvenue aux réflexions plus sombres sur l'illusion amoureuse. Les dialogues sont savoureux et révèlent les multiples facettes des personnages, qui semblent constamment fuir la réalité et se nourrir d'illusions. Le jeu d'acteurs parvient à maintenir notre attention tout au long de la pièce.

"Le Paradoxe du Désir" est une réflexion sur la nature complexe du désir et de l'amour, servie par des performances solides et une direction artistique précise. C'est une pièce qui captive dès les premières minutes et qui, à travers ses malentendus comiques et ses moments de profonde introspection, laisse le spectateur avec des questions pertinentes sur la quête du bonheur et la réalité de nos désirs. Une œuvre à ne pas manquer pour les amateurs de théâtre qui apprécient à la fois la légèreté et la profondeur.
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