Folies au Manoir - Théâtre - Critique

Titre : Folies au Manoir
Dates : du 29 juin au 21 juillet, relâche le lundi
Horaire : 22h15
Durée : 1h20
Lieu : Théâtre du Roi René
Genre : Comédie
Distribution : texte et mise en scène de Louise Colette, avec Tchavdar, Louise Colette, Stéphane Giletta et Benjamin Alazraki

Suite au décès de sa « regrettée » tante ayant une réputation de grippe-sou, Jean-Eude apprend qu’il est le seul héritier d’une somme d’argent allant bien au-delà de ses espérances. Entouré de son valet Victor, son ami soi-disant fidèle Igor, sa femme Marie-Christine et la cousine de cette dernière, les esprits s’échauffent, les trahisons sont de mise et des secrets bien gardés refont surface dans le manoir. Alors qu’un crime vient d’y être commis, un inspecteur de police se mêle à la réunion afin de résoudre cette affaire, soupçonnant tour à tour les individus présents. Pas de doute, cette enquête sera mouvementée, mêlant liaisons amoureuses, combat à l’épée et chorégraphies.

D’entrée de jeu, le public est plongé dans une atmosphère « So British », accueilli par le valet du manoir. Les couleurs criardes des tenues, les tentures à carreaux plus clichées que typiques, les portraits d’alpaga accrochés au mur, annoncent la couleur de ce qui va suivre. Se donnant volontairement un air de pastiche, le tout bien que loufoque, reste cohérent et donne irrésistiblement envie d’y croire. La mise en scène est soignée et met en valeur les comédiens qui évoluent sur scène.

C’est une pièce délirante qui va à cent à l’heure, captivant constamment le public qui ne peut que rire face aux situations grotesques auxquelles il assiste. Les personnages se croisent sur scène, télescopant leurs ambitions, ne s’arrêtant jamais dans la surenchère des situations cocasses. Ils brisent à plusieurs reprises le quatrième mur, nous rappelant que nous sommes les témoins à huit clos d’une histoire de famille alambiquée. L’humour est parfaitement maîtrisé, très peu subtil, mais la pièce n’a jamais prétextée le contraire et reste fidèle à elle-même du début à la fin, jouant principalement sur le comique de répétition, les jeux de mots et les quiproquos sans jamais en faire trop ou nous lasser. Les scènes sont entrecoupées de chorégraphies synchronisées en musique sortant de nul part, accentuant encore plus le côté extravagant que la pièce souhaite se donner.

Le temps passe à toute vitesse, on ne s’ennuie jamais avec cette intrigue déjantée et on se demande quel est le coupable du crime commis au sein du manoir. On connait les pensées, les désirs, les objectifs de chacun, faisant de tous les personnages de potentiels suspects. Une comédie rafraichissante avec des acteurs talentueux dont certains incarnent deux personnages à la fois, le parfait cocktail qui vous permettra sans aucun doute de passer une excellente soirée.