Madgiquepool : tout est déjà dans le nom de cette compagnie vauclusienne. Magie et mad, un peu fou en anglais et pool pouvant s’associer au mot, toujours en anglais, fool, ce qui veut dire également fou. Une folie douce.
Un duo burlesque qui entraine les spectateurs dans une série de tableaux courts qui racontent une vraie histoire d’amour entre une femme et un homme.
Nous sommes là en face d’un art difficile. D’un côté existe l’art du clown et dont le personnage principal est aisément reconnaissable comme, par exemple, le clown «classique», que l’on voit encore dans des cirques classiques et qui est déjà assez difficile à jouer. En revanche, le clown contemporain, le ou les clowns qui utilisent la scène d’un théâtre pour raconter une vraie histoire, sont capables, aujourd’hui de maîtriser cet art subtil de faire rire mais pas forcément bruyamment même si le nez rouge est toujours un outil performant utilisé.
Et puis, de l’autre côté, si pour autant l’on peut appeler cela de l’autre côté car, pour moi, ce serait plutôt un chemin parallèle, avec des bifurcations et des croisements, vous avez le burlesque, personnage un peu fantasque peut-être mais avec une tendresse infinie vis-à-vis du monde dont il ou elle montre avec subtilité une certaine absurdité.
Chez Madgiquepool, il y a quelque chose, toute proportion gardée, de Buster Keaton et de Jacques Tati mélangés.
Et cette compagnie de théâtre burlesque, venant de Robion, nous amène dans une histoire d’amour entre deux toujours amoureux, voulant passer quelques jours de vacances sur une plage de galets.
Dès lors qu’ils essaient d’y mettre les pieds, les déconvenues s'enchaînent. Un jeu subtil s’installe. Autour des objets, avec leurs valises, un parasol et la météo qui a décidé de s'en mêler.
Ces deux amoureux se cherchent, au sens positif du mot et cherchent comment exprimer leur tendresse l’un envers l’autre et c’est là, justement, où l’art burlesque d’aujourd’hui trouve toute sa justification d’exister et de se développer encore.
Même si tout semble être ligué contre eux, cet amour tendre continue à vivre et c’est beau.
J’ai vu beaucoup de spectacles dans ce genre, du théâtre burlesque ou celui des clowns contemporains avec lesquels il y a un vrai cousinage et, chaque fois, je me dis que, en fait, c'est ça qui amène un peu de rêve et de tendresse dont nous avons tant besoin.
Amanda Barter et Serge Néri ont parfaitement réussi ce pari fou de faire partager l’art théâtral et burlesque et surtout de nous faire partager des moments remplis de chaleur humaine et de tendresse et je pense que c’est les mots «subtil» et «tendresse» qui expriment le mieux ce spectacle Aux petits oignons.
Crédit Photos : Philippe Hanula
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