Publié par : Carlotta B., le 07/06/2024

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Au nom du Père, du Fils et de Jackie Chan – Critique – Théâtre

Pièce : Au nom du Père, du Fils et de Jackie Chan
Dates : Du 3 au 21 juillet relâche les 9, 16 juillet
Horaires : 16h25
Durée : 1h15
Lieu : Théâtre Artéphile
Distribution : Texte de Matthias Fortune MES Anne-Sophie Liban Avec Matthias Fortune, Léo Grise

À travers la pièce Au nom du père, du fils et de Jackie Chan interprétée par le comédien Matthias Fortune et le musicien Léo Grise, laissez-vous troubler au cœur de l’introspection d’Arthur, jeune homme en quête d’identité, mais aussi de l’amour d’un père.

De prime abord, la représentation laisse transparaître des scènes plus rocambolesques les unes que les autres. Le jeune protagoniste révèle la naissance de sa passion pour les arts martiaux chinois, et en particulier pour l’acteur cascadeur Jackie Chan. Acrobatie, gymnastique, prouesse et agilité sont au rendez-vous. Aucun ennui n’est à relever, le récit et l’interprétation sont vifs et en mouvements constants. Les jeux de lumières et sonores ne font plus qu’un avec le comédien et le Kung-Fu.

Rapidement, la pièce illustre un revirement de situation : le passage de la passion à l’obsession d’Arthur pour Jackie Chan. En résumant les étapes de sa vie à travers la compagnie de son mentor, le jeune homme dévoile au spectateur un aspect plus sombre de son âme : celle de la souffrance de son enfant intérieur. Il dépeint un schéma familial oppressant entre une mère élitiste et un père absent. Au milieu de la douleur d’être imparfait ou bien sans qualité aux yeux de ses parents, Arthur se construit un imaginaire farfelu. Dès lors, inconsciemment, il se crée un père spirituel.

Au nom du père, du fils et de Jackie Chan amène à s’interroger sur les grandes questions de la vie sans cesse subordonnées des préceptes imposés par la société. Pourquoi choisissons-nous de devenir parents ? Sommes-nous déterminés à la naissance par l’éducation que nos parents nous donnent ? Pouvons-nous échapper aux traumatismes familiaux ? Finalement, le monde utopique des enfants n’est-il pas un remède pour le cœur et l’esprit ?

En quête perpétuelle de reconnaissance et d’identité, Arthur voit en Jackie Chan un modèle de droiture prêt à combattre la moindre difficulté. Bien que son père soit décrit comme un être sans instinct envers son enfant, il n’est pas si différent du caractère du père spirituel que son fils s’est choisi. Telle une analyse de psychogénéalogie, la pièce met en lumière les peines que peuvent avoir les parents à exprimer leur amour, mais aussi les conséquences des manques affectifs chez les enfants.

Entre légèreté et profondeur, l’œuvre est orchestrée de manière minutieuse. Il s’agit d’un voyage théâtral transportant le spectateur au milieu de l’autodérision, de l’humour, de l’empathie, de la mélancolie tout en nous rappelant un sentiment de nostalgie.
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