Une histoire intrigante et sombre se déploie sur les planches, mêlant l'Histoire à l'énigme. Un auteur, portant le poids de la perte de sa femme, s'embarque dans un voyage émotionnel et intellectuel en direction de Munich. Sa mission ? Créer une pièce sur Angela Maria Raubal, connue sous le surnom de GELI, la nièce d'Adolf Hitler. En 1931, cette jeune femme de 23 ans est retrouvée sans vie, une balle dans la poitrine, dans le bureau de son oncle.
Le rideau se lève sur une mise en scène complexe, où l'auteur, en proie à sa propre douleur, s'engage dans un processus créatif intense. Intrigué par ce personnage obscur, pourtant au cœur de l'Histoire, il plonge dans les profondeurs de la vie et de la mort de GELI. La fascination pour ce mystère devient l'essence de son travail, comme si résoudre le sort de cette femme pouvait apaiser ses propres tourments.
Portée par une interprétation captivante, "Geli" se révèle être une œuvre théâtrale qui dévoile les aspects sombres et méconnus de l'histoire. Les certitudes historiques sont ébranlées, les récits réévalués, et des hypothèses émergent sous un nouvel éclairage. Cette pièce audacieuse explore la vie de la nièce d'Hitler et plonge dans les méandres d'une histoire complexe et troublante.Cependant, cette pièce n'est pas pour les âmes sensibles. Elle demande une maturité et une réflexion approfondie de la part du public. "Geli" pose des questions audacieuses et provocatrices, remettant en question les rôles et les responsabilités des individus dans l'Histoire. Elle ose explorer le rôle des femmes dans la montée au pouvoir d'Hitler, évoquant une perspective souvent occultée.
La scénographie apporte une dimension visuelle puissante à la pièce. L'obscurité initiale, qui se transforme lentement en lumière, symbolise l'exploration progressive de l'histoire. Au fur et à mesure que les minutes s'écoulent, les recoins sombres de l'Histoire sont mis en lumière, tandis que les nuances et les complexités de cette femme sont dévoilées.
Geli, incarnée avec profondeur, clame haut et fort son individualité. Elle rejette l'ombre portée de son oncle et refuse d'être réduite à sa famille ou à son héritage. "Je ne suis pas mon oncle, ma famille ou le 3ème Reich", proclame-t-elle avec une force qui résonne dans le cœur du public. La pièce plonge dans les pensées intimes de l'auteur, dévoilant une introspection riche et troublante.
"Geli" questionne également les possibilités et les conséquences qui auraient pu découler d'actions différentes.
La protagoniste fait face aux décisions terribles qui ont scellé le destin de millions de personnes. Ses pensées tranchantes soulèvent un miroir aux spectateurs, les poussant à réfléchir aux enjeux actuels. L'auteur lui-même entre en jeu, mêlant le passé et le présent, tissant un lien intime avec Geli Raubal. La recherche désespérée de sa propre femme à travers elle met en lumière la complexité des relations humaines et la manière dont les actions passées résonnent dans le présent.La pièce culmine avec une question qui défie la logique humaine : Comment peut-on être amoureux d'Hitler ? Cette interrogation incommode le public, mais elle illustre le conflit entre l'individu et l'Histoire, entre l'amour et la haine.
"Geli" n'évite pas les aspects sombres de l'histoire, mais elle ne se contente pas non plus d'effleurer les sujets délicats. Elle fouille les coins sombres de la psyché humaine, explorant des thèmes complexes avec une intensité émotionnelle. Une expérience théâtrale qui pousse les spectateurs à remettre en question leurs certitudes, à réfléchir profondément et à contempler les mystères insondables de l'histoire et de l'humanité.
Crédit photo : © Mathieu Morelle
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