Nous sommes à la veille de la nouvelle année, un 31 décembre au XXe siècle. La première partie du spectacle Peter Pan vient d’être jouée et, pendant l’entracte, quatre hommes et deux femmes se retrouvent dans un salon chic, élégant et assurément victorien. En arrière-plan, une vue sur le balcon et le Big Ben, sous une légère neige, ajoute une touche de charme. La présence d’un autre personnage est suggérée, mais nous ne le voyons pas : il se trouve sur le balcon, près de la verrière. Il s’agit de Philip Somerset, commanditaire de la pièce pour sa sœur Katherine, et qui sera assassiné par la suite.
Dans ce huis clos, six personnages issus d’une classe privilégiée se renvoient la réplique dans un salon londonien, sans silence ni temps mort. Le rythme est soutenu, parfois presque trop rapide, nous entraînant au cœur de l’intrigue. Les accusations fusent comme des échanges de balle au tennis, chacun rejetant la faute sur l’autre. Seul le célèbre écrivain Sir Arthur Conan Doyle semble garder la tête froide, prenant soigneusement note de chaque détail pour démêler l’énigme.
Les personnages s’échauffent, nous perdent volontairement dans leurs contradictions, mais nous parvenons à suivre le fil ! Le ton monte, les répliques fusent, et l’animosité entre le dramaturge G.B. Shaw et Conan Doyle est impossible à ignorer.
Les plans sont intelligemment travaillés, jouant avec les perspectives entre le salon, le balcon et Big Ben. La mise en scène et l’environnement sonore sont tout aussi soignés : en fond, nous entendons la pièce Peter Pan, ajoutant une dimension supplémentaire. Il est d’ailleurs amusant de noter que nous, spectateurs, assistons à une pièce de théâtre dans laquelle se déroule un autre spectacle musical. Une mise en abyme habilement exploitée, renforcée par des allusions directes : « Voilà que nous nous envolons vers le Pays Imaginaire nous aussi », déclare l’un des convives.
Ce huis clos à l’humour so British nous plonge dans une intrigue aussi dense qu’une toile d’araignée, où tout semble embrouillé mais suit une logique implacable. Au fil du temps, nous rassemblons les pièces du puzzle, tandis que rebondissements et faux-semblants nous rappellent que les apparences sont souvent trompeuses…
Distribution :
De Julien Lefebvre
Mise en scène Elie Rapp et Ludovic Laroche
Durée : 1h25
Avec Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Ninon Lavalou, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges
Dates :
Jeudi 6 février 2025 à 20h30 - Théâtre Armande Béjart, Asnières sur Seine
Dimanche 16 Mars 2025 à 16h30 - Espace des Arts, Chalon sur Saône
Dimanche 23 Mars 2025 à 16h00 - Théâtre Jacques Prévert, Aulnay sous Bois
Mercredi 16 Avril 2025 à 20h00 - Opéra Comédie - Grande salle, Montpellier
Samedi 10 Mai 2025 à 20h30 - La Scène Nationale d'Albi, Albi
Mardi 20 Mai 2025 à 20h30 - Maison de la Culture , Clermont Ferrand
A partir 18 juin 2025 - Du mercredi au samedi à 21h et Samedi à 16h30 - Comédie de Paris, 42 Rue Pierre Fontaine, 75009 Paris
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