AEM : Bonjour Martin, merci de prendre le temps de répondre à nos questions. D’abord, comment cette passion pour les chevaux est-elle née ?
Martin : Bonjour. Ma passion remonte à l’enfance. Je monte à cheval depuis mes 4 ans. Pourtant, ma famille n’a aucun lien avec ce milieu. Mais une anecdote m’a marqué : quand j’avais trois ans, je me suis cassé le nez. Pour me consoler, mon parrain m’a offert une peluche de cheval. C’est cet objet qui m’a donné envie d’en apprendre plus. Mes parents m’ont inscrit dans un centre équestre, et je n’en suis jamais sorti. À 14 ans, j’ai rencontré le cheval qui partage aujourd’hui encore la piste avec moi. Je l’ai acheté il y a trois ans. Tout a vraiment commencé à ce moment-là, à cause d’un nez cassé !
Et votre famille, comment a-t-elle réagi face à votre choix de carrière ?
Martin : Au départ, mes proches étaient inquiets. C’est un métier atypique, qu’ils ne connaissaient pas. Mais en voyant mon sérieux et mon investissement, ils ont fini par me soutenir. Ma mère, par exemple, est devenue ma première fan. Elle me conseille souvent après mes spectacles. Aujourd’hui, je peux compter sur eux.
Vous êtes autodidacte, c’est impressionnant. Comment vous êtes-vous fait connaître ?
Martin : J’ai commencé seul, dans un champ avec mon cheval. Ensuite, j’ai rencontré
Marie et Pierre-Antoine Chastang. De base, je les ai rejoints pour un stage pendant mes études en bac pro CGEH. Ils m’ont donné ma chance en me faisant participer à des spectacles et en me montrant à un public plus large. Mon premier grand événement avec eux a été les Crinières d’Or, il y a deux ans. Cela a marqué un tournant pour moi.
Parlons de ce matin. Comment avez-vous vécu votre performance au MISEC ?
Martin : Je suis satisfait. Ce n’est pas une piste facile, surtout avec seulement une demi-heure de répétition pour tout caler. Mais mes chevaux étaient à l’aise, connectés avec moi. Ce qui compte pour moi, c’est de montrer notre relation au public. On fonctionne comme un groupe uni, où chacun a sa place.
Vous avez un style bien à vous, mêlant chevaux, ânes et mulets. Pourquoi ce choix ?
Martin : Ça a commencé avec mes deux ânes, Tic et Tac, un véritable coup de cœur. Ensuite, j’ai voulu ajouter des mulets pour leur côté original et symbolique. Mon numéro, intitulé Hybride, fait référence à ce mélange entre les espèces. J’aime les défis et faire ce que peu de gens osent tenter. J’ai aussi des projets ambitieux, comme intégrer des zorses ou des animaux encore plus atypiques.
Une anecdote marquante de votre carrière ?
Martin : Mon tout premier spectacle professionnel reste inoubliable. C’était sous un chapiteau avec mon propre cheval et mon premier numéro. J’étais très stressé, mais mon cheval a été exceptionnel. Cinq minutes où toutes nos années de travail ont pris vie. C’était magique.
Enfin, quels sont vos projets pour l’avenir ?
Martin : Je veux continuer à faire évoluer mes numéros, intégrer de nouveaux animaux, et un jour tourner en Europe. Mon rêve est de vivre uniquement de mes spectacles et de ma passion pour le dressage.
L’histoire de Martin est celle d’une passion née d’un événement anodin et transformée en une vocation hors du commun. Ce jeune artiste autodidacte de 22 ans a su surmonter les doutes de ses proches et les défis techniques pour s’imposer dans le milieu du spectacle équestre. Entre créativité, rigueur et amour pour ses compagnons à quatre pattes, il incarne un mélange de talent et de persévérance. Son ambition d’élargir ses performances et de conquérir un public international témoigne d’un véritable esprit de pionnier. Avec des projets novateurs et une philosophie tournée vers l’harmonie avec ses animaux, Martin s’inscrit parmi les talents prometteurs de demain dans le monde équestre.