Dans le cadre du salon Cheval Passion, qui s'est tenu à Avignon, nous avons rencontré Vincent Liberator le 16 janvier. Cet artiste équestre, connu pour son approche unique du dressage en liberté, nous a accordé un entretien exclusif. Accompagné de ses dix chevaux, il se produit cette année dans le prestigieux spectacle des Crinières d'Or. Entre anecdotes et confidences sur sa relation avec ses chevaux, Vincent partage avec nous sa passion et sa vision de l'art équestre.
Avez-vous des rituels avant chaque représentation ?
« Je n'ai pas de rituels fixes. Avec les chevaux, il faut s'adapter en permanence. Chaque jour est différent, et j'essaie toujours de trouver le bon rythme et d'adopter la bonne intention selon leurs besoins. C'est cette capacité d'adaptation qui fait la richesse de notre relation. »
Comment envisagez-vous l’évolution de votre carrière dans les dix prochaines années ?
« Mon objectif est d'évoluer pas à pas. Les choses avancent très vite, et je m'efforce de toujours être créatif et de proposer des choses nouvelles. En ce moment, je travaille avec mes jeunes chevaux Palominos. J'en présente six pour les Crinières d'Or. C'est le début d'une belle histoire émotionnelle, et même si notre numéro évoluera, nous en sommes encore aux premières pages. »
Quel message souhaitez-vous transmettre au public ?
« Mon objectif est de toucher les spectateurs au fond du cœur. Ce qui compte pour moi, c'est l'émotion partagée à travers ma relation avec mes chevaux. Je veux qu'ils repartent avec des souvenirs marquants et des images fortes. »
Comment préparez-vous vos chevaux aux conditions de scène ?
« La préparation se fait de manière progressive. Dans mon manège à Saint-Rémy, j'utilise beaucoup de musique et je varie les exercices pour les habituer aux sons. Parfois, une fois les exercices bien acquis, je monte l'intensité sonore pour les habituer à des environnements complexes.
Je crée également des situations inhabituelles avec des ballons, des parapluies ou du feu, afin de les désensibiliser et de renforcer leur confiance. Concernant la lumière, je commence avec des éclairages doux avant de travailler sur des jeux lumineux plus complexes. Dans le spectacle des Crinières d'Or, nous utilisons une lumière intimiste qui amplifie l'émotion pour le public. Pour les chevaux, cela demande une préparation minutieuse pour qu'ils restent sereins. »
Quels critères vous guident dans le choix d’un nouveau cheval ?
« Choisir un cheval, c'est comme tomber amoureux. Il faut une connexion, une émotion qui passe dans le regard. Si je ne ressens pas cette énergie, le travail quotidien devient laborieux. Mais quand il y a ce lien, tout devient possible. »
Comment gérez-vous les moments d’échec ?
« Pour moi, il n'y a pas d'échec, seulement des leçons. J'apprends de chaque situation, et cela m'aide à progresser. »
Pouvez-vous nous partager une expérience ou un imprévu lors d’une représentation ?
« Hier soir, un de mes chevaux a été ébloui par un projecteur. Il s'est mal positionné et a déstabilisé les autres, ce qui a provoqué un moment de chaos. Avec calme, j'ai vérifié qu'aucun cheval n'était blessé, puis je les ai rassurés en leur parlant doucement. Petit à petit, ils se sont repositionnés, et nous avons pu continuer. »
Comment percevez-vous l’évolution de l’appréciation du dressage en liberté ?
« La liberté, c'est la vérité. Un cheval en liberté reflète sincèrement ce qu'on lui transmet. Cette authenticité touche les spectateurs, car elle est simple et naturelle. »
Avez-vous remarqué des différences dans la réception de vos spectacles selon les pays ?
« Oui, chaque culture a une vision différente du cheval. En Espagne, on préfère la haute école, alors que dans les pays nordiques, la relation avec le cheval est abordée autrement. Même en France, chaque région a ses particularités. »
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes cavaliers ?
« Je recommande de découvrir le travail en liberté. Ce n'est pas assez enseigné, et pourtant, cela permet d'apprendre autant sur les chevaux que sur soi-même. Comprendre la nature du cheval est essentiel pour construire une vraie relation. »
Comment vous êtes-vous formé ?
« J'ai appris très jeune, en étant autodidacte. Mon premier cheval, je l'ai dressé à quatorze ans. Ensuite, j'ai été formé par Jean-Yves Bonnet et dans un lycée agricole en Aveyron. J'ai développé ma propre méthode, que j'enseigne aujourd'hui. Tout le monde n'a pas besoin d'être champion, mais chacun peut aspirer à avoir un cheval confiant et disponible. »
Comment continuez-vous à vous former ?
« Mes plus grands professeurs restent les chevaux. Chaque jour, ils m'apprennent quelque chose, et j'essaie constamment de m'améliorer. »
Pouvez-vous nous parler de votre livre ?
« Mon livre retrace mon parcours, depuis mes débuts avec les chevaux. Il permet de découvrir qui je suis, ma philosophie de vie avec les chevaux, et il contient aussi des photos de mes spectacles. Un deuxième livre est en préparation, qui présentera ma méthode de travail en liberté. »
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