Une nouvelle association qui se démarque
Ce jeudi soir, nous étions réunis à Agroparc par l’association
Hey Agroparc et Nextech Formation afin de clôturer le concours sur la thématique du handicap, explorée à travers le prisme de la photographie. Alexandre, chargé de l’association, nous rappelle que leur rôle est d’animer ce territoire si dense qu’est Agroparc, avec ses milliers d'usagers.
Dans cette zone diversifiée, les piliers ne sont pas seulement économiques, mais aussi liés à l’ingénierie, à la recherche, à la formation, et c’est également un lieu de résidence temporaire ou permanente pour des habitants, notamment des étudiants. Vous l’aurez compris, Agroparc est une zone dense qui nécessite une certaine gestion de ses multiples acteurs. Une ancienne association s’en occupait, mais elle a pris fin en 2023. C’est dans ce contexte que Hey Agroparc a repris le flambeau avec cette formule fondamentale : “Ce sont les usagers qui initient les événements”. Ainsi, ce soir, nous étions réunis autour de la thématique du handicap, grâce à leur bienveillance.
Un choix vraiment pas anodin
Pourquoi le handicap ? Cette idée a été soumise par Sandrine, responsable RSE de Nextech Formation (formation aux métiers de l’industrie), après un constat : les personnes en situation de handicap ne viennent pas consulter leurs représentants ou interroger les moyens à leur disposition, alors que ceux-ci existent. Les encadrants se doivent d’être informés de leur situation, mais les personnes concernées n’effectuent pas cette démarche. Sandrine a également relevé une perception assez négative du handicap : "dramatique, douloureuse", bref, une connotation générale souvent pesante est perçue par les personnes "lambdas" ou non concernées.
Des enjeux actuels, une approche nécessaire
La démarche était donc d’amener les gens à voir le handicap différemment, sous l’angle de la photographie, permettant ainsi au photographe de laisser parler sa subjectivité. C’est pour cela que l’exposition se nomme “Regards sur le Handicap”, pour souligner les différentes approches possibles sur un même sujet. L’événement, particulièrement original, s’est déroulé de juin à octobre. Au total, l’association a recueilli 27 photographies, que vous pouvez admirer jusqu’à la fin du mois de décembre dans plusieurs lieux : la pépinière CREATIVA, le CHU de Montfavet, l'aérogare Avignon Provence, le bistrot “Le Trèfle”, ainsi que chez Erudis, Nextech, TotalEnergies Renouvelables et Claranor. Neuf sites accueillent trois images chacun.
Une photo pour un regard singulier
Ce travail d’équipe, coordonné par Alexandre, Sandrine, Claire, Frédéric et Matthieu, avait pour ambition d’intégrer les personnes en situation de handicap ou touchées par ce sujet. L’objectif était clair : amener les spectateurs à envisager le handicap différemment, de manière positive. Le challenge principal fut de sélectionner trois gagnants, tant les rendus étaient de haute qualité et méritaient tous une reconnaissance. Un jury spécial a été mobilisé, avec pour critères principaux : la pertinence par rapport au thème, l’émotion suscitée et les coups de cœur. Franchement, le côté technique importait peu face à la créativité des participants. Félicitations aux vainqueurs, qui ont montré à leur façon des manières de vivre le handicap : au quotidien (3e prix), à travers le sport (2e prix) et au travers d’émotions fortes (1er prix).
Des échanges enrichissants
La soirée a permis aux acteurs en situation de handicap ou responsables d’associations d’exprimer leurs témoignages face à un public sensible, concerné et attentif. De nombreuses problématiques liées au handicap ont été mises en lumière : la reconnaissance sociale, l’adaptation des horaires de travail, les allocations, les défis quotidiens, ou encore le regard des autres. Un problème récurrent a été pointé : les handicaps invisibles, souvent ignorés ou mal reconnus par la société.
Parmi les intervenants, la créatrice du site
cest-ok.com, atteinte d’endométriose, a partagé son expérience en invitant à “faire la différence ensemble”. Elle a d’ailleurs monté son entreprise à partir de son vécu et propose des T-shirts et accessoires permettant d’afficher sa singularité avec fierté.
Une personne aveugle, bénéficiaire de la
Fondation Frédéric Gaillanne, a évoqué ses défis au quotidien. Si son chien-guide la rend "plus visible", il lui vaut aussi des incompréhensions. Par exemple, certains ignorent qu’un chien portant un harnais marqué “Je suis en service” ne doit pas être distrait pendant son travail.
Les jeunes du service civique
Unis-Cité ont animé la soirée avec un jeu interactif autour du handicap, permettant de confronter les opinions et déconstruire des idées reçues sur certaines maladies, comme le syndrome Gilles de la Tourette. Ce type d’initiative, qu’ils étendent aux établissements scolaires via des ciné-débats, vise à sensibiliser les jeunes sur des problématiques actuelles.
Les JO 2024 : une opportunité d’intégration
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ont également contribué à renforcer le lien entre école, sport et inclusion, démontrant que toute personne, avec ou sans handicap, peut pratiquer une activité physique et exceller. Néanmoins, des distinctions persistent, notamment entre handisport et sport adapté, reflétant une séparation entre handicaps physiques et mentaux. Une équipe de basket fauteuil à Carpentras propose une vision inclusive en intégrant valides et non-valides, confrontant ainsi les joueurs à des défis similaires. Les JO ont permis une augmentation notable des demandes dans le domaine sportif, avec une hausse de plus de 30 %.
Une soirée inoubliable
Ce premier concours photo a permis d’aborder la diversité et la richesse des enjeux liés au handicap, tout en favorisant de nombreux échanges. Le résultat est plus que satisfaisant pour Hey Agroparc, qui s’impose déjà comme un acteur incontournable dans le paysage associatif.
Ainsi, le défi actuel reste d’être toujours plus inclusif envers les autres, qu’ils soient différents ou non. Comme le souligne Artus dans son dernier film : “Les personnes en situation de handicap n’ont pas un truc en moins, mais un truc en plus”. Un bel enseignement à méditer tout au long de l’année et pas uniquement à l’approche des fêtes.