Publié par : Jérôme C., le 27/07/2024

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Interview Clémence Baron et Antoine Cafaro - Les Enfants du Diable

Dans un appartement de Bucarest, en 2009, vingt ans après la chute du dictateur Nicolae Ceaușescu, une fratrie déchirée se retrouve. Cette réunion, au cœur de la pièce "Les Enfants du Diable", explore les destins de Veronika et Nicky, deux parcours marqués par l'adversité. Veronika, adoptée et devenue une star de la chanson en France, et Nicky, resté en Roumanie pour relever son pays et s'occuper de leur sœur Mirela, handicapée, sont réunis par le drame de leur passé commun.

Clémence Baron, qui incarne Veronika et a écrit la pièce, raconte comment ce projet est né de l'histoire vraie de sa sœur Mirela, autiste, qui a grandi dans les orphelinats roumains. "Cette pièce parle de transmission, de famille, d'amour et de devoir. Elle permet de réfléchir sur le comportement humain, sur les conséquences de nos actes, sur la maltraitance infantile, mais aussi sur l'espoir et la vie," explique Clémence. "Les Enfants du Diable" n'est pas seulement une leçon d'histoire, mais une exploration profonde des liens familiaux et des traumatismes de l'enfance.

Antoine Cafaro, qui joue Nicky, trouve dans ce personnage une complexité fascinante. "Nicky a beaucoup de ressentiment et de noirceur, mais il a aussi envie de vivre, d'espérer. C'est un personnage avec de la poésie et de la mélancolie, un personnage positif qu'il faut découvrir sous sa carapace," confie-t-il. La pièce navigue entre drame et moments de légèreté, trouvant un équilibre subtil pour ne pas sombrer dans l'excès.

Clémence évoque également les difficultés émotionnelles liées à l'écriture de cette pièce, inspirée de sa propre famille marquée par des handicaps divers. "Écrire sur ma sœur Mirela a été un processus long et émotif. J'ai pris des libertés pour mélanger son histoire avec celle de deux autres personnes, mais tout ce que je raconte est vrai," dit-elle. Elle raconte comment sa sœur, malgré ses propres souffrances, l'a encouragée à prendre la parole pour elle, renforçant ainsi la mission de cette pièce de théâtre.

Les représentations de "Les Enfants du Diable" sont intenses, chargées d'émotions. Clémence se souvient de la première représentation, où sa sœur était dans la salle, un moment qu'elle décrit comme inoubliable et profondément émouvant. "Jouer face à elle, c'était comme si tout dans la salle atteignait une intensité maximale. À la fin, quand je l'ai vue émue et entourée de nos parents, j'ai su que j'étais au bon endroit," raconte-t-elle.

La pièce aborde des thèmes universels et actuels, comme la dictature, les traumatismes et les liens familiaux. "Je voudrais que les gens sortent de là avec l'envie d'adoucir le monde, de changer les choses, même à petite échelle. Que ce soit en Roumanie ou ailleurs, il faut tendre la main, pardonner, avancer ensemble," espère Clémence.

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