Titre : L'Asile de la Pureté
Dates : du 3 au 21 juillet, relâche les 9, 16 juillet
Heure : 11h25
Durée : 1h10
Théâtre : FACTORY (LA) - 2-Salle Tomasi
De Claude Gauvreau
Par la compagnie l’eXplo
L’IMPOSSIBLE M’ATTEND
"Les corbeilles ont dégusté les offrandes qui appelaient le cercueil.
On a dit : They never come back.
Et pourtant les pas timides cheminent. Les pas timides s’en viennent.
Le monstre de fragilité adhère à un sol qui se dérobe et se dérobe avec lui vers l’existence mouvante.
L’impossible a des dents, des dents qui semblent en bauxite.
C’est le chavire. Le chavirémade.
Il est présent.
Les ouïes ne le croient pas, on nie.
Il est présent.
Debout, il témoigne.
Il est ce qui persiste et qui revit. Il est, enfin, ce qui vit."
Il me paraît important, avant de commencer à vous donner mon opinion sur L’Asile de la Pureté, de vous expliquer, en quelques mots, l’origine de ce texte de Claude Gauvreau, auteur dramatique, poète et critique d’art libertaire québécois.
Né en 1925 et tragiquement décédé en 1971, il est surtout connu pour son exploration d’un langage exploréen, une glossolalie poétique, et un travail sur la langue basé sur l’automatisme.
Est-il possible de comparer ce courant aristico-littéraire de Montréal au courant langagier de l’Oulipo ? Il me paraît difficile d’engager une discussion là-dessus ne connaissant pas Claude Gauvreau et son écriture, mais en tout état de cause, cela vaut l’intérêt.
L’Asile de la Pureté, qui nous est présenté pendant le Festival, est une de ses dernières pièces de Claude Gauvreau et la Compagnie l’eXplo se l’est appropriée avec dextérité et un sens artistique exemplaire.
Elle a eu la gentillesse de me faire parvenir le texte que j’ai lu pendant la nuit dernière et, en lisant, j’ai commencé à prendre conscience de la part prise par le metteur en scène.
L’histoire est celle d’un poète, Donatien Marcassilar, encore jeune et déjà déchu, qui a décidé de se laisser mourir suite à la disparition de la personne qu’il aimait.
Nous sommes face aux interrogations sur la vie de ce jeune homme, à une recherche d’un nouveau langage et, en même temps, à un enrichissement de l’existant.
Les dialogues nous font explorer, à la fois, des aspects de la nature profonde de la culture québécoise comme ceux des méandres de la pensée humaine, confrontée aux difficultés de la vie commune dans une société hostile et, en même temps, humaine.
La quête du poète, le poète qui se meurt, comme un roi, est une ode à la singularité de la création originale et nous questionne, en tant que spectateur, sur nos propres interrogations en tant qu’individu.
L’écriture et son interprétation, contrairement à ce que le titre pourrait nous suggérer, ne nous enferment pas, sauf dans la mort, parfois libératrice par ailleurs, mais contribuent à nous libérer d’un conformisme contraignant.
Une production théâtrale à voir. Assurément.
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