Zoé - Théâtre - Critique - Avignon Off

Titre : Zoé
Dates : du 29 juin au 21 juillet, relâche les 2, 9, 16 juillet
Heure : 11h00
Durée : 1h30
Théâtre : FACTORY (LA) - 1-Théâtre de l'Oulle

Avec une sensibilité à fleur de peau et un humour piquant, "Zoé" est une plongée bouleversante dans l'enfance d'une jeune femme aspirant à une vie extraordinaire, malgré les lourdes ombres de son passé familial. Cette pièce nous entraîne dans les méandres d'une famille de comédiens où le père, bipolaire et dépressif, exerce une influence dévastatrice sur Zoé.
Dès les premières scènes, le rythme effréné de la mise en scène capte l'attention du spectateur. Les tableaux se succèdent avec une rapidité qui reflète la confusion et l'urgence intérieure de Zoé, magnifiquement interprétée par une actrice pleine de nuances. Elle alterne entre moments de comédie et de tragédie, dévoilant les strates de son vécu avec une authenticité désarmante.
La pièce explore le poids écrasant de la folie paternelle sur Zoé, qui vit dans la peur constante de perdre son père. Ce dernier, omniprésent et exigeant, plonge progressivement dans une spirale destructrice, emportant avec lui les rêves et les espoirs de sa fille. Les scènes où le père part en vrille sont particulièrement poignantes, témoignant de la douleur et de l'impuissance ressenties par Zoé face à cette figure paternelle incontrôlable.

L'un des moments les plus marquants de la pièce survient lorsque l'ami de Zoé, dans un élan de vérité crue, lui dit : "Il faut que tu t'aimes un peu, Zoé ! Il te bouffe, ton père." Cette phrase résonne comme un appel à la libération, une invitation à se détacher de l'emprise toxique du père pour enfin trouver sa propre voie. C'est à travers ce regard extérieur que Zoé commence à prendre conscience de son propre trauma et de la nécessité de s'émanciper de ce passé oppressant.

La mise en scène réussit à équilibrer les moments de légèreté avec les instants de gravité, offrant un portrait complexe et touchant d'une jeune femme en quête d'elle-même. Les dialogues, empreints de réalisme et de profondeur, permettent de saisir les tensions internes des personnages et de comprendre les mécanismes psychologiques à l'œuvre.